L'utilisation de contentions


Le choix privilégié est l’absence de dispositifs de retenue. Renseignez-vous sur les options.

Senior woman with a worried look on her face.

Pour plus d'informations, consultez notre brochure, Maladies neurodégénératives et comportements réactifs.

L'utilisation de contentions

Une contention permet de restreindre ou de contrôler les mouvements ou les comportements. Il existe trois principaux types de contentions :

  • Les contentions physiques restreignent ou contrôlent les mouvements ou les comportements. Elles peuvent être attachées au corps de la personne ou servir de barrières.
  • Les contentions chimiques sont des médicaments qui servent à modifier ou à restreindre un comportement. Les tranquillisants et les sédatifs en font partie.
  • Les contentions environnementales modifient l’environnement de la personne afin de restreindre ou de contrôler ses mouvements, par exemple une porte verrouillée.

Les contentions sont parfois utiles. Par exemple, l’utilisation temporaire d’une ceinture ventrale peut aider la personne à se redresser et à participer à une activité de groupe. L’utilisation à court terme d’un médicament peut réduire les hallucinations obsédantes. Un jardin clôturé permet l’errance sans danger.

L’utilisation de contentions pour gérer les comportements dans l’espoir que la personne sera mieux protégée est inappropriée et a des effets débilitants. La personne risque de perdre certaines habiletés et compétences qu’elle ne retrouvera probablement jamais. L’utilisation de contentions peut également entraîner une perte d’indépendance et d’estime de soi. De plus, en se fiant aux contentions, l’aidant n’est pas porté à rechercher la cause réelle de la détresse de la personne.

Idéalement, il vaudrait mieux ne jamais utiliser de contentions. Cependant, il pourrait s’avérer utile d’en faire usage pendant une période de temps limitée et sous étroite surveillance. Suivez les directives suivantes :

  • Essayez de prévenir ou de gérer le comportement à l’origine du problème.
  • Informez-vous auprès de votre agence ou établissement au sujet du protocole d’utilisation des contentions physiques, chimiques et environnementales.
  • Essayez d’utiliser les contentions, quand elles sont nécessaires, comme moyen utile de préserver la dignité de la personne.

Pourquoi utiliser des contentions ?

Si vous comprenez les raisons de certains changements de comportement chez la personne atteinte de l'Alzheimer ou d’une maladie apparentée, vous serez mieux en mesure de trouver des solutions de rechange aux contentions. Chaque personne réagit différemment aux situations qui se présentent. Ces réactions sont peut-être la seule façon par laquelle la personne peut arriver à communiquer. Elles peuvent être causées par l’une ou l’autre des raisons suivantes.

  • L'évolution de la maladie. Plusieurs régions du cerveau sont touchées et les capacités perdues peuvent très rarement être acquises de nouveau. La personne atteinte peut également souffrir de dépression, avoir des illusions sensorielles (erreur de perception au sujet de quelqu’un ou de quelque chose) ou être plongée dans le délire (épisode de confusion intense). La personne peut alors réagir par des comportements difficiles à comprendre pour les aidants.
  • Perte de la capacité de communiquer. La personne peut ne plus être en mesure d'exprimer ses besoins comme la faim, la soif, le sommeil ou encore le besoin d'aller aux toilettes.
  • L'inconfort physique. La personne souffre peut-être physiquement, elle a froid, elle a chaud, elle ressent de la douleur ou elle est malade.
  • L'incapacité d'interpréter l'environnement. La personne pourrait ne plus reconnaître l'environnement physique et se perdre, ou encore ne pas comprendre ce qu'elle doit faire dans un endroit en particulier, par exemple dans la salle de bain.
  • L'incapacité de comprendre ou d'accomplir une tâche. La personne pourrait ne pas comprendre ce qu'on lui demande, ressentir une stimulation excessive, ne rien ressentir du tout, ou encore se sentir bousculée.

 

Lorsque les stratégies sans contentions ne sont pas efficaces

Il est préférable de ne pas utiliser de contentions

Si tous les autres moyens ont été essayés sans succès et qu’on envisage l’utilisation de contentions, il importe de tenir compte des facteurs suivants:

  • Le problème a-t-il clairement été défini?
  • Une évaluation pour déterminer les raisons de l’intervention a-t-elle été faite?
  • D’autres stratégies ont-elles été essayées?
  • A-t-on suffisamment réfléchi aux raisons justifiant l’utilisation d’une contention en particulier?
  • Quels sont les risques et avantages pour la personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et pour les autres?

Contention minimale

Dans certains cas, il sera peut-être nécessaire d'utiliser une contention minimale. Il faudra alors choisir la contention la moins contraignante possible et l'utiliser de façon appropriée. Également, il est essentiel d'établir des objectifs à court terme, de suivre la personne de près et de la réévaluer régulièrement.

Utilisation inappropriée

Si on l’utilise mal ou trop souvent, ou si on l’utilise à l’avantage du personnel, la contention est inappropriée. C’est le cas lorsqu’elle réduit la capacité de la personne de participer aux activités de la vie quotidienne, lui cause du stress ou diminue sa qualité de vie.

Prendre des décisions concernant les contentions

Il serait mieux de ne jamais utiliser de contentions. Une contention physique, chimique ou environnementale ne devrait pas remplacer un environnement sûr et bien conçu, ni des soins appropriés et une bonne gestion du quotidien de la personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.

L’une des meilleures stratégies pour venir à bout des comportements difficiles, sans contentions, est d’utiliser une démarche de résolution de problèmes.

Démarche de résolution de problèmes

  1. Déterminez le problème. Prenez du recul pour préciser objectivement en quoi consiste le problème.
  2. Analysez le problème. La personne essaie-t-elle de communiquer quelque chose? Quels facteurs pourraient contribuer à la réaction de la personne? Qu’est-ce-qui se passe et pourquoi? La personne pourrait-elle réagir à quelque chose ou à quelqu’un autour d’elle?
  3. Faites la liste des stratégies possibles. Pensez à toutes les manières possibles de régler le problème.
  4. Choisissez une stratégie. Pesez le pour et le contre de chaque stratégie. Choisissez-en une.
  5. Passez à l’action. Mettez votre stratégie en œuvre.
  6. Évaluez les résultats. La stratégie choisie a-t-elle fonctionné? Sinon, pourquoi? Serait-il indiqué d’adopter une autre stratégie?

Parfois, la stratégie choisie n’a pas de succès. Ou bien, elle peut fonctionner la première fois, mais pas la deuxième. Dans ce cas, parlez-en à d’autres aidants, à un médecin ou à quelqu’un de votre Société Alzheimer locale. Ils pourraient peut-être vous suggérer d’autres manières de procéder.

Mesurez clairement et suivez de près les conséquences positives et négatives de l’utilisation de contentions minimales sur la personne malade. Les contentions ne devraient en aucun cas nuire au bien-être physique et mental de la personne.

Risques et préoccupations relatifs à l’utilisation de contentions

Le tableau suivant donne des exemples d’utilisation des trois types de contention et des risques possibles.

Préoccupations au sujet des personnes atteintes de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée

La recherche a montré que l’utilisation inappropriée de contentions peut réduire encore davantage l’autonomie de la personne. Voici quelques points à prendre en considération :

Restriction de la liberté. Les contentions peuvent diminuer le niveau d’activité physique de la personne et son fonctionnement autonome. Par exemple, une contention chimique peut calmer la personne et la rendre inactive. Une contention physique, comme un plateau de table ou une chaise gériatrique, l’empêche de se déplacer librement, ce qui peut causer un sentiment de frustration. L'utilisation excessive ou inopportune de certaines stratégies de soins peut tranquilliser la personne. Mais ces restrictions de liberté peuvent également entraîner une perte d'assurance personnelle et d'estime de soi.

Risque de causer du mal ou une blessure. Les contentions peuvent causer des blessures. Dans le cas des côtés de lit par exemple, la personne pourrait tenter, pendant la nuit, de sauter par-dessus pour aller aux toilettes et tomber.

Perte des capacités. Les restrictions qu'imposent les contentions pourraient entraîner une perte des facultés cognitives et physiques. Par exemple, une personne qui prend des sédatifs durant une longue période pourrait ne jamais retrouver les aptitudes qu'elle avait encore avant leur administration.

Pour les membres de la famille, les professionnels de la santé et les autres aidants

Risque de causer du mal ou une blessure. L’utilisation d’une contention pourrait être prise en considération lorsque la personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée court le risque de se blesser ou de blesser quelqu’un d’autre. Par exemple, une réaction agressive ou un comportement belliqueux dans une situation donnée pourrait représenter un risque pour ses proches, les autres pensionnaires et le personnel.

Stratégies de soins appropriées. Les membres de la famille pourraient ne pas connaître les stratégies de soins appropriées pour gérer les comportements causés par la maladie ou les risques associés à l'utilisation de contentions, et décider d'utiliser eux-mêmes des contentions ou demander à des professionnels des soins de la santé de le faire.

Manque de connaissances, de formation et de personnel. Certains professionnels des soins de la santé ont des connaissances insuffisantes sur les questions touchant l'Alzheimer et les maladies apparentées, et le comportement des personnes atteintes. En conséquence, ils ne mettent pas en œuvre les meilleures stratégies de soins. Les établissements de soins de longue durée manquent parfois de ressources pour donner des soins de qualité aux personnes atteintes de la maladie.







Faire attention à la sécurité


La maladie peut affecter les habiletés physiques et l’acuité mentale d’une personne. Renseignez-vous sur les manières de vous protéger ou de protéger un membre de votre famille atteint de de troubles neurocognitifs.

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