Les comportements réactifs


Les troubles neurocognitifs peuvent entraîner des changements de comportement frustrants et bouleversants tant pour la personne atteinte que pour son entourage.

Older man walking with cane while a younger woman holds his arm

Pour plus d'informations, consultez notre brochure, Troubles neurocognitifs et comportements réactifs.

Aperçu

Le terme comportement réactif est souvent utilisé pour désigner les actions, mots et gestes d’une personne atteinte qui réagit à quelque chose de négatif, de frustrant ou de perturbant dans son environnement social ou physique. Voici quelques exemples courants de comportement réactif :

  • agression
  • agitation
  • errance
  • fébrilité
  • hallucinations
  • paranoïa
  • profération de bruits inattendus
  • repli sur soi

Ce comportement est le résultat des altérations du cerveau qui affectent la mémoire, le jugement, l'orientation, l'humeur et le comportement de la personne.

Les comportements réactifs suivent ces principes :

  1. Toutes les expressions personnelles (mots, gestes, actions) ont une signification.
  2. Les expressions personnelles communiquent des significations, des besoins et des inquiétudes.
  3. Pour comprendre leur sens, il faut comprendre les facteurs qui influencent son comportement (éléments physiques, émotifs et environnementaux, etc.).

Lorsqu'une personne atteinte d'une maladie cognitive manifeste un comportement réactif, demandez-vous s'il s'agit d'un problème pour elle ou pour vous? La solution causera-t-elle plus d'angoisse? La modification de mes attentes affectera-t-elle le problème?

Considérations

Bien que cette page offre des stratégies pour des comportements dans le moment présent, réfléchissez à leur véritable signification. Considérez ces questions en pensant à ce qui est arrivé avant, durant et après l'événement du point de vue :

  • Physique – Les besoins essentiels de la personne sont-ils satisfaits? Est-elle aux prises avec de la douleur ou de l'inconfort? Quelles modifications dans sa condition physique suis-je à même d'observer? (par exemple, dans sa mimique, ses habitudes alimentaires, son niveau d'énergie)?
  • Intellectuel – Des modifications récentes sont-elles survenues dans sa mémoire? A-t-elle manifesté des comportements impulsifs (jurons, comportement sexuel)? A-t-elle de la difficulté à parler ou à exécuter des tâches dans l'ordre requis (comme s'habiller)?
  • Émotionnel – Avez-vous constaté un plus grand sentiment de tristesse ou d'angoisse? A-t-elle l'air isolée? A-t-elle manifesté un comportement inhabituel (par exemple de la méfiance envers les autres)?
  • Capacités – Votre mère a-t-elle plus de capacités que vous ne le réalisez? Votre mari comprend-il qu'il a peut-être besoin d'aide?
  • Environnement – Y a-t-il trop de bruits ou trop de monde autour de votre amie? Un mauvais éclairage l'empêche peut-être de se déplacer avec aise? A-t-elle suffisamment de stimulation?
  • Social – Des renseignements sur son enfance, sa vie de jeune adulte et ses expériences de travail pourraient-ils aider à mieux le comprendre? Qu'est ce que je connais sur sa religion ou sa culture?
  • Actions des autres – Y a-t-il quelque chose que je fais ou ne fais pas qui pourrait contribuer à son comportement?

Précisions sur les comportements réactifs : Agression et agitation

Agression – S'emporter physiquement et émotionnellement (par ex. crier, frapper). La colère traduit de nombreuses émotions et survient pour des raisons qui demeurent obscures. Il faut s'interroger sur les causes de ce comportement et trouver le moyen d'y répondre.

Agitation – Faire les cent pas nerveusement, pianoter des doigts, etc. pendant de longues périodes de temps.

En fin de compte, on ne peut espérer changer la personne atteinte d'une maladie cognitive. C'est à nous de changer. Nous devons comprendre la maladie, être patients et accepter la personne telle qu'elle est au présent.

Il est important de noter que, si votre sécurité est en danger, sortez de la chambre pour aller en lieu sûr. Ne vous mettez pas en position de ne pas pouvoir quitter les lieux. Une fois sorti, allez chercher immédiatement l'assistance du personnel.

Si de tels comportements commencent à avoir des conséquences sur la qualité de vie de votre proche ou des personnes autour de lui (co-résidents), parlez-en à un membre du personnel pour rajuster son plan de soins.

Causes possibles

Causes possibles d'agression

  • Fatigue ou perturbation des habitudes de sommeil.
  • Chagrin de constater que son monde devient de moins en moins familier.
  • Douleur ou inconfort physique.
  • Surcharge sensorielle.
  • Sentiment de perte, d'insécurité ou d'abandon.
  • Crainte face à une situation ou à une personne qui semble menaçante.
  • Perte de la maîtrise de ses émotions à cause de la maladie.
  • Au fil de la progression de la maladie, la personne peut avoir du mal à exprimer sa colère. Elle le fera physiquement (frapper, mordre, donner des coups de pied) ou verbalement (crier, proférer des insultes).
  • Cela peut se produire sans raison apparente, ou après un événement stressant.

Causes possibles d'agitation

  • Son environnement a été changé, ses conditions de logement ou ses soignants ne sont plus les mêmes.
  • Il a peur de prendre son bain, d'être dans un environnement inconnu, ou d'avoir à changer de vêtements.
  • Déshydratation
  • Fatigue
  • Sentiment d'impuissance ou de confusion

Conseils et stratégies

Comment réagir à l'agression

  • Soyez attentif à ses mouvements. S'ils deviennent tout à coup frénétiques, cela pourrait indiquer de l'anxiété.
  • Réagissez d'une manière encourageante et rassurez-la d'une voix douce.
  • Réduisez le bruit.
  • Assurez-vous que le personnel maintienne une routine constante.
  • Parlez lentement et répétez ce que vous dites.
  • Subdivisez les activités en étapes facile à gérer.
  • Distrayez-le.
  • Approchez-vous lentement, par en avant, au même niveau que lui.
  • Sortez de la chambre pour vous détendre un peu. N'oubliez pas que la maladie est en cause et non la personne.
  • Évitez de vous quereller ou d'exprimer de la colère ou de l'irritation, de manière verbale ou non verbale.

Exemple

Vous soupez avec votre père dans la salle à manger du foyer. Il a de la difficulté à couper sa viande et à manger. Vous lui offrez de l'aide et vous commencez à couper sa viande. Il vous laisse faire un instant, puis, tout à coup, il vous saisit par le poignet et menace de vous frapper si jamais vous recommencez. Votre père n'a jamais levé la main sur vous et vous êtes horrifié de ce qui vient de se produire.

À ne pas faire

  • Lui prendre la main pour le forcer à vous laisser.
  • Crier sous l'effet de la surprise.
  • Lui expliquer que vous vouliez l'aider.

À faire

  • Restez calme et ne réagissez pas.
  • Relâchez les muscles de votre bras, excusez-vous et changez lui les idées en commençant une conversation.
  • Une fois qu'il vous a relâché le bras, donnez-lui de l'espace pour qu'il se calme. Plus tard, réfléchissez à la raison de sa colère. Était-il embarrassé? A-t-il pensé que vous vouliez lui prendre sa nourriture?

Comment réagir à l'agitation

  • Attirez l'attention de la personne sur autre chose. Restez calme et positif.
  • Utilisez des repères visuels et verbaux (gestes)
  • Simplifiez les tâches et les routines
  • Si possible, donnez à votre mari des options. Offrez lui un ou deux choix pour ne pas compliquer les choses. (P.ex.: Veux-tu porter la chemise bleue ou la rouge? Au lieu de : « Quelle chemise aimerais-tu porter? »)

Exemple

Lors d'une visite de son épouse, Jim a la bougeotte, joue avec ses vêtements et semble nerveux. Il est très agité et sa femme commence à perdre patience.

À ne pas faire

  • Lui demander d'arrêter de bouger.
  • Lui dire de se calmer.
  • Élever le ton.

À faire

  • Donnez-lui quelque chose à tenir dans ses mains.
  • Détournez son attention avec de la musique. Parlez-lui d'un moment heureux de sa vie.
  • Allez marcher ensemble.
  • Regardez autour de vous : y a-t-il trop de bruits, ou les lumières sont-elles trop fortes?
  • Quelle heure est-il? Il est peut-être fatigué?

Plus de liens et de ressources utiles

Troubles neurocognitifs et comportements réactifsSociété Alzheimer du Canada

Changer de regard. Société Alzheimer de l'Ontario.

Behaviours in Dementia Toolkit (Trousse d’outils sur les comportements liés aux troubles neurocognitifs majeurs). Coalition Canadienne pour la santé mentale des personnes âgées (CCSMPA). (En anglais seulement). 







Comprendre les symptômes


La maladie d’Alzheimer et des autres troubles neurocognitifs peuvent affecter la personnalité de la personne qui en est atteinte. Renseignez-vous pour mieux comprendre les changements associés à ces conditions et y réagir.

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